Et qu’en est-il de la recherche et des traitements ?

La recherche s’oriente

Soit vers des molécules agissant directement sur le fonctionnement du récepteur NMDA

Soit vers des molécules agissant sur d’autres récepteurs des cellules nerveuses interagissant avec le récepteur NMDA

Il existe dans l’absolu d’autres méthodes de traitements permettant d’agir sur les gênes eux-mêmes mais qui restent encore du domaine de la recherche fondamentale.

Molécules agissant directement sur le récepteur NMDA

Les premières molécules utilisées chez les patients GRIN, étaient employées dans le traitement d’autres pathologies neurologiques :

les antiépileptiques (par exemple le Perampanel) les enfants GRIN faisant pour la plus part des crises d’épilepsie.

des médicaments actifs dans la maladie d’Alzheimer (Memantine ) agissant sur la mémorisation.

Les résultats ont été assez aléatoires et différents selon que l’enfant est GRIN1 GOF ou LOF. Plus dramatique encore l’efficacité de ces produits semblent diminuer dans le temps.

La L serine est un acide aminé, utilisée dans de nombreuses pathologies neurologiques notamment la maladie d’Alzheimer. Elle a été testée chez des sujets GRIN et a conduit à une amélioration clinique significative des capacités motrices et de communication chez les patients porteur du variant hypofonctionnel GRIN 2B (Soto et al, 2019).

De nouvelles molécules ont été testées en laboratoires. Parmi celles-ci le « radiprodil » a démontré une certaine efficacité tant chez l’animal que chez l’homme lors d’études cliniques ciblées. Le radiprodil est à la base un antiépileptique et a permis de diminuer voire de faire disparaître les crises d’épilepsie chez certains patients. Ce bénéfice est différent selon le type d’atteinte GRIN (1,2 ou 3) et selon qu’ils soient GOF ou LOF. Par ailleurs nous ne connaissons pas les effets adverses de la prise de radiprodil au long courts sur l’organisme des enfants. Le faible nombre de patient GRIN dans le monde nous empêche de mener de grandes études statistiques.

Molécules agissant sur d’autres récepteurs des cellules nerveuses interagissant avec le récepteur NMDA

Le Perampanel est une substance active non pas sur les récepteurs NMDA mais sur d’autres récepteurs appelés AMPA ( (abréviation de α-amino-3-hydroxy-5-methyl-4-isoxazolepropionic acid) Les récepteurs AMPA sont des canaux ioniques dépendants du glutamate, présents dans un large éventail de types de neurones et dans les cellules gliales . Leur rôle principal est d’assurer la transmission synaptique excitatrice rapide et, par conséquent, ils sont essentiels au fonctionnement normal du cerveau. Ils sembleraient ainsi moduler l’activité des récepteurs NMDA.

Ceci a conduit certaines équipes a testé chez l’animal avec un certain succès des molécules agissant sur ces récepteurs AMPA

Autres molécules

La Kétamine, anesthésiant aux effets dysphoriques et hallucinogènes dont l’usage à visée de toxicomanie, a été proposée dans la pathologie GRIN, soulevant un tollé général. Toutefois, des molécules dérivées de la Kétamine ayant des effets anti dépressifs semblent plus à même d’apporter des solutions pour améliorer la pathologie GRIN

L’avenir et le rêve

La possibilité de réveiller certains gênes dormants ou inutilisés des chromosomes pourrait être une voie de traitement dans les décennies à venir Les « ciseaux génétiques » de découverte récente (Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna) pourraient aussi être une voie de recherche et de correction de ces pathologies…. Cela reste du domaine du rêve pour l’instant.